Le 29 juin 2024

Une belle initiative du musée des beaux arts de Québec à l'occasion d'une exposition sur la peintre Helen McNicoll sur le thème : inspirez-vous des œuvres lumineuses créées par cette peintre au gré de ses voyages entre le Canada et l'Europe et personnalisez votre carte postale par un dessin à l'aquarelle.

Curieux j'y suis allé hier pour voir comment cela se passe, ce n'était pas la foule, on peut prendre son temps, pas de file. Dans le hall devant la salle d'exposition, il y a un petit stand où une gentille animatrice peut vous expliquer l'atelier et donner un ou deux papiers d'aquarelle et prêter une boite de 12 crayons aquarellables (composition de la boite un peu au hasard) et une tablette pour s'appuyer. Les explications sont sommaires mais suffisantes, l'activation des couleurs est faite à la fin avec une mouillette. Une fois l’aquarelle faite on peut la “transformer” en carte avec des tampons appliqués au verso.

Pour le moment cela semble attirer les jeunes enfants sous “surveillance” de leur parent ou grand-parent qui les ont amenés au musée. Ils ne font leur carte qu'à la sortie, il y a quelques tables et chaises pour ça, mais rien n'empêche de le faire dans l'exposition, ce que j'ai fait.(Paradoxe des beaux-arts, l’exercice, comme les stages d'aquarelle, attirent plus les filles que les gars, alors qu'il y a peu de peintre du sexe féminin).

J'ai donc joué le jeu et en parcourant l'exposition j'ai choisi un tableau que j'ai bien observé. Et c'est là le principal intérêt de l'exercice, on prend le temps d'apprécier le tableau, ce qu'on ne peut pas faire pour toute l'exposition qui se visite en une heure ou deux. On fait le tour, après avoir pris connaissance du peintre à l'entrée et on se concentre quelques sur une œuvre que l'on a choisie (Ça m'a un peu fait penser aux 50 œuvres visitées dans les Yeux de Mona).

J'ai alors, debout face au tableau en m'appuyant sur la tablette qui m'avait été prêtée, dessiné rapidement une esquisse très légère au crayon de ce que je retenais (je n'avais pas pris de gomme), il n'y avait pas foule et personne ne m'a interrompu ou gêné. Je me suis alors demandé pourquoi j'appréciais ce tableau alors que je n'aime pas du tout les dessins de jeunes filles avec une robe vaporeuse, un grand chapeau qu'elles retiennent même s'il n'y a pas de vent (genre ! celles qui s’appuient sur un vieux vélo qu'elles ne sont pas capables d'utiliser déguisées comme elles sont, au milieu d'un champ de lavande). La réponse est que ce tableau rend compte d'un moment réellement vécu, c'est comme un témoignage d'un moment de bonheur et pas une illustration kitch (on dit quétaine au Québec), il me faisait penser aux tableaux de Berthe Morisot.

Puis je me suis assis un peu plus loin sur un banc, ouvert la boite pour découvrir les crayons qui avaient déjà servi, et complété de mémoire le petit crayonné et attaqué les couleurs du fond. Et chance il y avait attaché sur le banc un catalogue où j'ai trouvé le tableau ce qui m'a permis de préciser mon dessin sans avoir à retourner au tableau. J'aurais pu faire une photo avec mon tel, mais je n'y avais pas pensé, faudra y penser la prochaine fois.

Alors, en quelques minutes j'ai fait ça, en activant les couleurs avec un pinceau réservoir que j'avais avec moi (certains crayons n'étaient pas solubles mais ça ne m'a pas gêné)

Comme il me restait une carte, j'en ai profité pour tenter le tableau qui était face à moi. En pratique je le voyais plus sombre que dans cette reproduction trouvée sur internet, peut-être à cause de l'éclairage depuis mon point de vue sur le banc (faudrait que j'y retourne).

Cette fois ça a été plus difficile, les crayons disponibles ne s'y prêtaient pas bien et comme j'ai essayé directement au crayon aquarelle, je n'ai pas réussi la mise en page. Étrangement les valeurs sont plus proches de la reproduction que ce que je voyais, mais les crayons me limitaient, pas de jaune ni de rouge permettant un éclat de couleur. C'était un exercice et la dimension technique (ratée) a pris le dessus sur le plaisir de dessiner que j'ai ressenti dans la première carte,

Ma première carte a plu aux personnes près du stand, mais pas la deuxième et ils avaient raison. J'ai choisi le tableau du marché car il était en face de moi et je n'ai pas passé assez de temps pour bien le ressentir. C'est pour moi la leçon la plus importante de l'exercice : bien prendre le temps de s'imprégner d'une œuvre pour l'apprécier. Alors on trouvera la technique pour la transcrire en fonction de nos moyens. C'est l'analyse du sujet qu'Alain Marc nous propose dans ses stages de carnet de voyage (virtuels ou pas).

Je pense que tout le monde peut faire mieux que ma deuxième carte : le principal défaut, je ne me suis pas concentré sur un sujet, est-ce l'étal, la vendeuse ou la ou les passantes : il aurait fallu choisir car le temps est limité, mais surtout en mettant l'accent sur un élément on aide à communiquer son sentiment. À refaire j'opte pour la vendeuse qui trie ses légumes et esquisse l'étal mais un peu la passante qui est passée sans s'arrêter à partir de là on peut méditer sur le statut de la vendeuse … Tout est dans le regard préalable qui va guider la main.

Je l'ai refaite à la maison sur papier Montval 9“x6” et ma trousse (version révisée) et j'ai activé avec un petit gris (raphael 803 3/0) pour voir ce que ça donne :

Autre leçon, heureusement que j'avais fait quelques exercices avant dans l'atelier virtuel d'Alain, les conseils initiaux ne sont probablement pas suffisants. On pourrait imaginer 2 ateliers, un comme celui-là : lancez-vous, un autre précédé d'une intro technique par exemple avec une vidéo de quelques minutes et quelques exercices d'activation des couleurs (le magasin qui les fournit, le fabricant des couleurs ou l'école des beaux arts devraient leur fournir ça). C'est peut-être nécessaire pour convaincre les ados et les adultes.

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  • Dernière modification : 2024/06/30 18:13
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