Les plumes

J'ai demandé à Daniel de nous présenter ses choix.

La plume a été très utilisée par les illustrateurs de presse avant de l'être par les auteurs de bande dessinée, elle peut être plus ou moins fine et souple. Son choix est une affaire personnelle, en pratique, il faut les essayer pour trouver celle qui nous convient. Je vais principalement présenter ici des stylos-plume qui sont une classe de stylos ou stylographes (stylo-bille, stylo technique ou à pointe tubulaire, stylo-feutre ou marqueur, stylo-pinceau, stylo roller) qui peuvent tous être utilisés pour dessiner .

Les plumes

Les plumes que l'on monte sur un porte-plume sont métalliques, il en existe de nombreuses. Leur défaut en voyage est qu'elles demandent à être souvent rechargé, et donc de disposer d'un encrier.

Les plumes métalliques sont toutes conçues de la même manière, la plus commune est la plume sergent major utilisée par Alain, en particulier pour des rehauts avec de l'aquarelle concentrée.

Les auteurs de manga utilisent beaucoup la plume, notamment celles-ci. Je les ai essayées et pour un bon résultat, j'ai dû utiliser des encres bien adaptées (voir ci-après). J'ai aussi appris que les plumes neuves ont souvent une protection d'huile qu'il faut éliminer, soit avec du savon, avec une flemme (un briquet par exemple).

Pour le travail sur le terrain, en utilisant des plumes, dénicher un ancien encrier en porcelaine ou en verre, et bricoler pour le faire tenir à la palette.

Les stylos-plume

Un stylo-plume est un outil assez sophistiqué, résultat d'une série d'inventions, il comporte bien sûr une plume (métallique) montée de telle sorte que l'encre s'écoule régulièrement, mais aussi une réserve d'encre qui peut être une cartouche ou un réservoir doté d'un mécanisme pour le remplir avec l'encre de son choix (en général un piston).

Il y en existe de très nombreux, des bon marché aux plus luxueux, comme le classique Montblanc, mais ce n'est pas le plus cher, on en trouve ici près de 2000 (fountain pen en anglais), dont 40 à plus de 1000 $. À l'instar des montres, le prix ne reflète pas forcément la fonctionnalité, mais le plaisir ou le statut de son propriétaire!

Un stylo-plume demande un peu d'attention, il risque de s'encrasser, il faut donc utiliser des encres adaptées à leur mécanisme et ne pas les laisser trop sécher entre deux utilisations, ils demandent à être utilisés régulièrement. Comme toutes les plumes il ne faut pas les tomber par terre. On recommande de les nettoyer régulièrement en laissant tremper le corps sans le réservoir ou la cartouche pendant 24 heures dans de l'eau (et rien d'autre), ce qui est une sage précaution.

Voici les stylos-plume que j'utilise actuellement :

  • le kaweko Sport, j'en ai 2 pour expérimenter plusieurs plumes et encres (on peut commander des plumes de diverse taille et forme). Le stylo est petit (10,5 cm), on peut le mettre dans la poche, mais en mettant le capuchon sur le corps, on l'a bien en main (13 cm) (on le trouve chez aquarelle et pinceaux).
    • C'est le stylo que je préfère avec une plume EF (couleur doré), elle est rigide, mais donne un bon débit d'encre régulier.
    • Sur le deuxième stylo j'ai testé une plume de calligraphie 1,1, elle est un peu abimée suite à une chute, mais j'ai quand même un bon contrôle de la largeur du trait. J'ai remis la plume EF (couleur argenté) reçue avec le stylo, celle-ci donne un trait très fin (plus fin que mon autre plume), parfait pour faire des hachures régulières.
    • Il existe des cartouches, et un réservoir “pressable” (squeeze) parfait pour se salir les doigts avec un faible résultat, je l'ai remplacé par un réservoir à pompe ou piston, c'est mieux, mais il faut tout de même utiliser des gants et avoir un chiffon à portée de la main.

  • le rotring Art Pen : je l'aime bien surtout pour écrire. Je l'avais acheté chez Cultura (mais il semble difficile à trouver actuellement), le mien a une plume F, elle est rigide et ne fait que très peu de délié par la pression, mais on peut varier la largeur du trait avec l'orientation de la plume. Pour avoir un trait très fin, j'utilise la plume à l'envers. J'ai commandé sur internet un réservoir à vis (il est venu du Japon !) qui fonctionne bien et contient presque autant d'encre que les cartouches; on peut maintenant trouver, par exemple ici ou sur amazon, des “Rotring Artpen Convertisseur à encre Noir ” ou d'autres convertisseurs dits universels ( Un bidule intrigant pour remplir une cartouche sans se salir les doigts, mais je ne l'ai pas essayé, en fait, c'est une seringue, j'en utilise une de 1 ml une après avoir coupé la pointe effilée pour ne pas me piquer et abimer les cartouches, ça marche bien, mais attention aux bulles qui se forment à la sortie de la cartouche quand on la remplit, il vaut mieux porter des gants de chirurgie).

  • Le stylo-bille à réservoir Herbin. Il glisse sur le papier et avec une encre appropriée (j'utilise l'encre Atramentis waterproof noire) il produit un trait fin, régulier et dense. Son mécanisme de remplissage à vis est bien fait, on arrive à ne pas se salir les doigts ! Il me suit maintenant partout.

  • J'envisage de récupérer de vieux stylos-plume (comme ceux abandonnés par mes enfants), ou en chiner dans les brocantes, ça sera un motif de promenade. J'ai pu remplir des recharges avec une seringue et une aiguille très fine (mais il vaut mieux mettre des gants).

Les stylos techniques ou à pointe tubulaire

Ceux sont ceux qui sont utilisés dans le dessin technique, ils donnent des traits très réguliers. Lors de mes études d'ingénieur (fin des années 60), j'utilisais: les fameux rotring isograph. Je les ai utilisés un moment (en achetant des nouveaux, les vieux étaient totalement bloqués), mais abandonnés, car ils s'encrassent trop vite si on ne les utilise pas très régulièrement. Quand ils fonctionnent bien, je les aime, ils glissent bien sur le papier, en particulier le 0,3 (il existe une dizaine de diamètres de la pointe).

Mais, il faut les tenir verticalement, ce qui fait que j'ai fini par les abandonner, et ils se sont bouchés.

Il est recommandé d'utiliser l'encre rotring dans ces stylos (on en trouve encore), et à moins d'être soigneux on peut les démonter (attention à ne pas abimer la pointe effilée, j'en ai bousillé 2 comme ça, les plus fins) et les nettoyer (il existe un liquide de nettoyage, mais je n'ai pas eu grand succès avec).

Les feutres et marqueurs

Je ne présente pas ici de stylos-feutre, il y en a de multiples, là aussi un essai s'impose, mais attention certains s'usent vite et leur trait devient de plus en plus épais.

Les encres, je me limite ici aux encres noires, peuvent être solubles à l'eau ou insolubles une fois sèches, ceci est important pour les croquis aquarellés, le résultat sera différent. Certaines encres, même insolubles, peuvent être utilisées dans des stylos-plume, d'autres non, car elles l'encrassent, c'est le cas des différentes encres de Chine qui par contre peuvent être utilisée par les plumes telles que la plume sergent major. C'est aussi le cas des encres Sennelier, je n'ai pas utilisé les encres Colorex dans les stylos-plume.

  • Les encres proposées par les marques de stylo-plume sont bien sûr adaptées, celles que j'ai testées sont solubles, et donnent un trait pas totalement contrasté.
  • J'ai utilisé la teinte noire de Kaweko, bon résultat, mais elle est soluble tout comme les cartouches de cette marque : “Une encre de grande qualité à base de colorants qui n'encrassera pas votre stylo. Cette encre n'est pas résistante à l'eau, elle convient à la plupart des stylos-plume.” Elle existe en plusieurs couleurs. ¸

  • Pour avoir une encre indélébile qui ne sèche pas trop dans le stylo, j'aime bien l'encre Atramentis, c'est celle que j'utilise actuellement (il existe un solvant que je n'ai pas essayé). “Résistante à l'eau, à la lumière, c'est une encre indélébile idéale pour le dessin au stylo-plume.”Elle existe en plusieurs couleurs.

  • Celle dite Deepwater obsession “est idéale pour le dessin et l'écriture au stylo-plume. Cette encre n'est pas waterproof. Fluides, ces encres n'encrassent pas les stylos-plume ”. Elle existe en plusieurs couleurs.

  • Les dessinateurs de bande dessinée ou de manga utilisent des encres très chargées en pigment, je ne les ai pas essayées dans les stylos-plume (le nettoyage risque d'être difficile). Elles produisent des traits très contrastés d'un beau noir, insolubles une fois sec (mais solubles tant que non sèches), mais attention aux doigts et aux taches, elles sont très “puissantes”.
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  • Dernière modification : 2023/08/05 19:44
  • de dp